A la fin de la nuit des ouvriers, des journaliers, des servants et servantes manquent, n'arrivant pas comme de coutume aux portes de la ville.
Du haut des pieds de remparts menant à la Ville Haute, ceux qui sont là contemplent la ville, et au loin, de l'autre côté du port, des lumières qui s'éteignent dans le quartier de l'Orangeaie. Des feux ? Des incendies ? Certains sont inquiets, car bon nombre de petites gens viennent de ce quartier.
Sous l'effet de la pluie abondante qui tombe depuis la veille à grandes eaux, les lumières s'éteignent au loin.
Le jour se lève, et les absences se confirment.
Durant la matinée un crieur public officiel arrive et déclame, après s'être éclairci la voix :
PROCLAMATION EN PLACE PUBLIQUE :
"Hier soir on a attaqué le bateau noir.
Ce bateau d'ébène aux voiles sombres et aux marins taciturnes qui vient roder régulièrement dans le port a été détruit par un groupe de mercenaires a la solde des ennemis de la cité.
Ils ont attaqué le bateau d'un des plus riches armateurs qui commerce avec l'étranger amenant épices onguent et denrées rares dans notre ville.
Certes, son aspect était peu rassurant mais il faut bien cela pour naviguer tranquillement dans les eaux infestées de pirates. Une coque sombre et une apparence ténébreuse ainsi que la solide réputation de magicien de son propriétaire l'ont préservé des ennuis maritimes. il a fallu qu'un groupe de malfrats désormais connus alliés aux pires canailles de la cité et soudoyés par les ennemis de notre cité le coulent. Honte sur eux et sur la milice qui n'a pas pu les surprendre et les arrêter.
Il va sans dire que les meilleurs limiers de la milice ainsi que 3 des meilleurs chasseurs de prime connus sont sur leur piste.
Gare à vous vilains votre fin est proche car à 10000 pièces d'or la tête, vous allez avoir du mal à marcher très bientôt !"
La foule des petites gens qui travaille ici siffle à l'énoncé de la somme promise, et le crieur public lui même en semble surpris. Certains viennent voir le crieur et lui demandent à quoi ressemblent ces "ennemis", combien sont-ils ? Le crieur répond qu'il n'en sait foutrement rien.
De nobles dames, sortant à ce moment, frémissent à cette annonce et à l'évocation de chasseurs de prime.
Devant la multitude qui pose des questions, le crieur finit par battre en retraite, arguant qu'il doit poursuivre son travail et proclamer cela en d'autres endroits de la cité.
Un homme d'arme sortant mal fagotté de la Ville haute, arborant une tenue d'Almoukris, qui a écouté l'annonce avec intérêt, s'en va en direction du port militaire, d'un air pressé.