Le premier jour de la troisième décade s'est passé sans heurt. Durant la nuit des personnes étranges et vêtues de haillons ont visité le quartier, constatant les dommages des attaques récentes. Tout cela s'est fait dans un calme inconcevable lorsque des étrangers entrent sans permission dans le quartier. On dit rapidement que ce sont de gens du quartier du Marbre. On n'aurait pas vu cela depuis les temps troublés des crises du sang.... et encore !
La population semble panser ses plaies. Elle reçoit de l'aide alimentaire venue d'un "haut commanditaire". Le face à face avec les autorités policières n'a pas lieu. L'aide alimentaire est prise en charge par des sortes de réseaux de solidarité souterrains qui répartissent les aides selon des codes propres au quartier. Des chefs s'improvisent, par quartier, par rue... par égout, par ruelle, par impasse. Un réseau brisé se retisse. On parle dans la journée d'une pieuvre décapitée qui reprend sa place, petit à petit, enserrant chacune des rues.
Les chefs de rue, improvisés, reçoivent dans la journée la visite de personnes dissimulées... qui remettent les choses en ordre. On murmure rapidement un nom : l'Iguane de 69. Les esprits ne se calment pas, ils modèrent et engrangent alors leur haîne. Les mères ayant perdu leurs fils, les orphelins, tous entendent la nouvelle et poursuivent la reconstruction des maisons détruites.
La milice ne paraît pas de la journée, pas plus que veille. La détestation se meut en rancoeur souterraine et contenue. On dit que des armes circulent, que les alliances se font de nouveau.... et que finalement l'Orangeaie ne meurt pas, jamais.... et se renforce.
En fin de journée les mendiants dits du Marbre quittent le quartier, sans être inquiétés....