Le temps s'est écoulé lentement à l'Auberge du Tertre. Le fils de Quilhem passe de plus en plus de temps à servir la milice de la cité, bien que cela inquiète Quilhem de voir son fils prendre ainsi des risques. Sans doute préférerait-il le voir simplement prendre sa suite à l'auberge, mais son fils est bien son fils et au fond, il semble assez fier de lui, même s'il ne le dira pas. Quelques coupe-bourses, nouveaux en ville sans doute, ont coupé quelques bourses à la clientèle. Des clients se sont plaint. Le lendemain Mirang a dû veiller au grain discrètement... à sa façon. Un petit groupe de commerçants mangeaient tranquillement. D'un seul coup, alors qu'elle apportait de sa main gauche le plat principal, de sa main droite elle s'est emparée de son coutelas et l'a planté dans la main d'un des convives. Mirang, qui maintenait fermement de la main droite sa dague à travers la table et la main du voyageur qui criait, a posé le plat sur la table pour libérer sa main gauche et lui écrasa le nez d'un coup de poing. Quilhem lui attrapa le bras et retint son prochain geste puis l'entraîna à l'arrière de l'auberge, furieuse. L'homme hurlant partit alerter la milice. On ne le revit jamais. Quilhem s'excusa auprès des autres clients de la table de l'homme frappé par Mirang, mais deux des convives constatèrent la disparition de leur bourse. On ne déplora plus aucun vol dans les temps qui suivirent, la situation redevint normale. Et le temps passa. On n'entendit plus jamais parler du voleur. On oublia les rumeurs concernant le fantôme qui aurait hanté durant quelques jours l'auberge. Le temps passa jusqu'au mois de Mirtul.