10e jour 2e décade du mois du Ches.

Tout semble baigner dans le meilleur des mondes à l'Auberge Du Pied Heureux depuis la veille... On n'y comprend rien, mais on semble heureux. La nuit a été fructueuse, et tout le monde en parle ici au matin. Il y a eu des lueurs dans la tour ! Il y a des signes d'activité !
Le patron est lui aussi des plus heureux car avec ce regain d'espoir le nombre de client et leur consommation sont en hausse. On commande à manger, on commande à boire, et tout va bien, malgré la pluie qui se déchaîne toujours dehors.
Dans la matinée se sont des poèmes plein d'espoirs qui sont déclamés ici dans l'antre des amis de la poésie romantique. Ces poèmes sont moins nostalgiques que de coutume.
Le repas de midi est lui aussi plus enjoué que de coutume et fait oublier le temps maussade.
L'après midi commence comme le reste la journée, sous les meilleurs auspices, puisque la "belle" est de retour. Chants, poésie, poèmes, ôdes.
Un aventurier s'en vient même, signe que les choses vont mieux. Il s'imprègne des lieux, chante à son tour, bien, très bien même, c'est un professionnel. Il s'enquiert ensuite d'un ancien compagnon des lieux, le sieur Demor Dan. On lui rétorque que l'individu n'a plus paru depuis des jours ici. L'aventurier poursuit ses questions auxquelles on répond sans trop prêter garde. Puis cet homme, barde sans doute, s'en retire, sans doute satisfait.
La journée se poursuit comme il se doit, dans la joie du retour de "la belle".
Alors et à la suite du départ de l'aventurier un homme, jusque là resté discret, se lève et va vers l'aubergiste lui poser quelques questions.
L'homme en question :

Il demande :
- Dis moi l'ami, cet homme qui vient de partir demandait à propos d'un de vos amis, et tu as précisé que cet ami était avec une belle amie aux cheveux auburn. C'est peu fréquent. Vois tu j'ai une amie dont je cherche la trace qui a aussi les cheveux auburn, de très beaux yeux, une belle allure, proche de la bonne société... la connaissant je sais qu'elle doit être appréciée par bonne compagnie, peux tu me dire plus de cette dame ?
- Oh, répond l'aubergiste, cela ressemble à cette demoiselle, mais cela pourrait être quelqu'un d'autre aussi...
- Oui, cela pourrait être quelqu'un d'autre, mais les choses et le hasard... tu sais, alors dis moi, ajoute l'homme en payant plus que largement son repas.. bien plus largement qu'il ne le devrait.
L'aubergiste regarde l'homme d'un oeil méfiant. L'homme en question ouvre sa cape sombre et usée, dévoilant en même temps une belle bourse bien remplie et une ceinture à laquelle pendent une épée et du dague. Il regarde d'un oeil simple, sans émotion son interlocuteur et dit :
- Alors, tu sais où elle est ?
- Non, bredouille l'aubergiste. Je l'ai vue à de multiples reprises. Elle a traîné dans le quartier avec une belle gens de la noblesse, sans venir ici, ou alors rarement, je ne sais plus. Et puis elle est venue dans le quartier, sans venir ici, avec un jeune gars des rues, un gamin des fossés, pendant des temps et des temps....
L'homme semble perdre un peu patience et l'aubergiste reprend vivement...
- Alors oui, ensuite le gamin en question qu'il a traîné un peu plus ici, pis un jour elle est venue avec Demor Dan. Puis voilà. Cela a duré plusieurs semaines. Pis plus rien. On les a pas revus ensemble depuis longtemps.
- Je m'en fiche de tout cela, tu l'a revue ces derniers temps, c'est maintenant que je la cherche, pas hier !
- Non, elle est revenue mais seule avec le gamins y a quelques semaines, à l'époque de l'histoire du Boucher, vous connaissez cette histoire ?
L'homme baisse la tête, relevant le regard par dessous ses sourcils...
- Bon bref, on l'a jamais revue avec Demor Dan, et lui n'était pas content de cela... elle n'est revenue qu'ensuite seule, et....
- Tu l'as pas revue ces jours ?
- Ben non. Je ne l'ai pas... Faut aller du côté des 1000 Lotus ou du Loup Flamboyant pour ce type d'intrigante, pas chez nous...
Comme l'homme le regarde fortement il ajoute :
-... à la Vinasserie aussi, sans doute. Le gamin, lui non plus on l'a pas revu... je pense que...
- Je sais, dit l'homme, lassé.
Il jette sa bourse sur le comptoir.
- Merci l'homme, tu ne m'as jamais vu. Bonne journée. Que les Dieux veillent sur toi.
L'homme salue l'aubergiste, prend la porte, se protège sous son ample cape défraichie, et part sous la pluie.